Gauthier Delomez
09h09, le 09 novembre 2021, modifié à
10h26, le 09 novembre 2021
Pas touche à l’héritage de Charles de Gaulle. Le jour du 51e anniversaire de la mort du général, le président de la région Hauts-de-France et candidat à l’investiture des Républicains pour la présidentielle, Xavier Bertrand, s’est montré ferme sur la question du partage du siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU. « Jamais, je ne le partagerais ni avec l’Allemagne, ni avec l’Union européenne », a-t-il assuré mardi dans la matinale d’Europe 1. Si pour lui, la création d’une défense européenne est bien « possible », le candidat de la droite a donné un avertissement : « La force de dissuasion nucléaire restera française ».
La réaffirmation de la France sur la scène internationale
Xavier Bertrand a pour objectif d’affirmer la puissance de la France à l’étranger, notamment en Europe. « Si on parle d’une défense européenne, il va falloir que tout le monde joue le jeu », prévient-il, fustigeant l’exemple de l’Espagne « qui est en train de se demander, alors qu’elle est engagée dans l’avion de combat du futur européen, si elle va peut-être acheter des avions américains ».
Le candidat à l’investiture des Républicains revient aussi sur l’affaire des sous-marins australiens, qui a ébranlé les relations diplomatiques entre la France et les États-Unis au sein de l’Otan. Xavier Bertrand veut se montrer intransigeant avec ses potentiels futurs homologues, notamment chinois : « Je le dis clairement. Si demain, je dois changer la nature de nos relations avec la Chine, je n’hésiterai pas à le faire. Si c’est dans l’intérêt de la France, pas si c’est celui des Américains », a-t-il appuyé.
« J’ai bien l’intention de reparler avec la Russie »
Le président de la région Hauts-de-France ne voit pas la France « comme un pays moyen. Nous ne sommes pas un petit pays parce que nous avons une puissance maritime, nucléaire, un siège au Conseil de sécurité et une histoire », énumère-t-il, soulignant qu’il s’agit d’une « question de volonté ». Conscient de l’écart de puissance qui existe entre la France et la Chine, la Russie ou les États-Unis, Xavier Bertrand veut garantir l’indépendance du pays « au prix parfois d’alliances », et ne pas fermer la dialogue. « J’ai bien l’intention qu’on reparle avec la Russie. On va rester dans ce climat de guerre froide avec la Russie pendant encore combien de temps ? », s’interroge le candidat à l’investiture des Républicains.
Et Xavier Bertrand de résumer sa pensée sur les alliances à l’étranger, qui doivent se nouer indépendamment des États-Unis : « Je ne mets pas tous les œufs dans le même panier. On ne met pas tous nos œufs dans le même panier américain ».