INTERVIEW
C’est une amitié peu connue. Mais Nicolas Sarkozy
et Thierry Le Luron
se connaissaient bien. Au point que l’humoriste a organisé un spectacle pour le futur président de la République, et a même contribué au succès de l’un de ses tout premiers meetings politiques. Deux anecdotes que Nicolas Sarkozy raconte dimanche sur Europe 1, à l’occasion de son invitation dans l’émission de Didier Barbelivien Dis-moi ce que tu chantes
.
Invité à choisir cinq chansons, Nicolas Sarkozy sélectionne notamment Nous nous reverrons un jour ou l’autre, de Thierry Le Luron. « C’est quelqu’un que j’ai beaucoup aimé et que j’ai beaucoup respecté, qui est un homme qui a brûlé sa vie par les deux bouts. Mais j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi talentueux, d’aussi magnifique », explique l’ancien président de la République.
« Je ne savais plus où me mettre ! »
« Je voulais vous faire aux auditeurs le cadeau extraordinaire de ce titre qui n’est pas connu », poursuit-il au micro d’Europe 1. « Je l’ai vu très souvent sur scène. On était amis, on faisait la fête ensemble. J’étais très jeune à l’époque, je commençais dans la politique, et Thierry était très intéressé par la politique. Il terminait son spectacle de façon bouleversante : pendant tout le spectacle il avait imité la voix des autres et, à la fin, ce petit bonhomme reprenait tout et chantait avec sa propre voix On se reverra un jour ou l’autre, un texte magnifique. »
La sélection de cette chanson de Thierry Le Luron est aussi, pour Nicolas Sarkozy, l’occasion d’évoquer deux souvenirs de son ami. À commencer par la fois où l’humoriste lui a proposé un cadeau atypique : « Je t’offre tout le théâtre des Champs-Elysées, tu invites qui tu veux et je fais du spectacle gratuit pour toi. » « J’avais bondé le théâtre d’habitants de Neuilly », se souvient l’ancien maire de la ville des Hauts-de-Seine.
« Thierry a fait tout le spectacle sur la grande histoire d’amour entre le jeune Sarko et Alice Sapritch. Je ne savais plus où me mettre ! », s’amuse Nicolas Sarkozy. « Cette pauvre Alice Sapritch, qui était très sympathique, avait fini par prendre mal qu’il l’imite du début à la fin. »
Mais l’humoriste a également permis à Nicolas Sarkozy de réussir l’un des tout premiers meetings dont il avait la charge. En 1975, Jacques Chirac, alors Premier ministre, lui demande s’il peut réunir 5.000 jeunes. « J’ai dit oui, j’étais inconscient », analyse Nicolas Sarkozy. Pour attirer les foules, l’homme politique choisit alors d’inviter trois artistes : le chanteur Nicolas Peyrac, Joëlle du duo « Il était une fois », et son ami Thierry Le Luron.
Grâce à leur présence, le défi lancé par Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy est relevé : le hangar du Bourget réservé pour l’occasion est plein. « J’ai parlé, Chirac a fait son discours. Et après nous avons fait la fête avec les trois artistes », se remémore l’invité de Didier Barbelivien.